I'm reeeeady!!!!!

Il fait beau. Le soleil brille. Les oiseaux chantent. Et j’entre dans mon école de rêêêêêve!! MOUAHAHAHAHAH. Bref…

Je viens de passer les grilles et je m’avance vers les portes d’entrée avec tout l’enthousiasme et l’optimiste dont un directeur puisse rêver pour son école. Magnifique! Magnifique! MAGNIFIQUE. Cher pensionnat, tu vas bientôt accueillir un employé model. Comme je suis impatient! À un point tel que je voudrais bien courir mais tout le monde sait que c’est interdit de courir dans les écoles tss…

Je suis sûr et certain d’avoir ce travail. Plus de trente ans de pure expérience. Ça sent le savoir à plein nez!! À moins que ce soit mon nouvel eau de Cologne…

Merci, merci, merci, oh monsieur Heinster que je ne connais pas mais qui a disparu mystérieusement probablement sans raison suspecte! Grâce à vous, j’ai enfin ma chance. Si vous seriez devant moi et que je serais moins viril, je vous embrasserais.

St-Martyr. L’endroit et aussi charmant que la première fois que j’y ai posé mon regard.

Je traverse quelques couloirs mais ne vous inquiétez pas! Je sais parfaitement où se trouve le bureau du propriétaire de l’établissement. Alors, aucun risque de me perdre. Je suis prêt. À 100% prêt.

J'adresse quelques sourires au gens que je croise. Certains rient bêtement. Je vois que ma bonne humeur est partagée...À MOINS QU'ON SE MOQUE DE MOI, C'EST ÇA? Pff, de toute façon, d'ici quelques jours, ils me vénéreront tel le bon mentor que je suis.

Bonjour petits oiseaux, bonjour élèves, bonjour madame la secrétaire, bonjour St-Martyr et…

-BONJOUR MÔÔÔNSIEUR MCCLAIN! Dis-je avec confiance et bonne humeur en rentrant sans prévenir dans le bureau de monsieur le directeur. Un peu plus, j’aurais défoncé la porte dans mon impatience pour faire une entrée fracassante, mais, ça l’a été de justesse.
Mon ton aurait pu être moins fort, je l’admets…Mais, moi, quand je me sens d’attaque, je me sens d’attaque.

Je me sens d’attaque pour une entrevue.
Un travail.
Des élèves à instruire.
Des cerveaux à remplir.
ET POUR CONQUERIR LE MOOOONDE.
Ah, non, là…Je crois que j’y suis allé un petit peu fort. Mais bon, l’ambition, c’est la santé. Par contre, concentrons-nous sur cet emploi.

J’adresse un large sourire à Cortez.

-Il paraîtrait qu’il y a un travail de professeur de sciences qui s’est libéré…Et n’est-ce pas une belle journée pour trouver emploi! N’est-ce pas!?

Je viens m’asseoir à la chaise de l’autre côté de son bureau.

Bon, cela doit cesser immédiatement. J'en ai assez de chercher un remplaçant à Heinster. C'est sûr, le remplacer me fait chaud au cœur. Disparu. Je ne sais pas ce qui s'est passé : je n'ai simplement plus entendu parler de lui depuis … plusieurs mois. Le professeur de remplacement est bien compétant, mais je ne peux pas le garder. Il est sur appel, et a un autre contrat qui commence la semaine prochaine. Mais personne ne pose sa candidature. Je comprends un peu. De nos jours, qui a envie d'aller se cloîtrer dans un pensionnat abject ? C'est trop milieu de siècle. Ce n'est plus de nos jours. Chercher m'épuise. Je suis vieux. Bon d'accord, pas vraiment. Mais je me sens vieux quand je dois me concentrer sur un dossier avec autant de zèle.

Eh bien, vous pouvez me gardez menotté à mon bureau, ça ne ferait pas de différence avec le ici et le maintenant ! Je suis bien parti pour rester la toute la semaine, passant des dizaines de coups de téléphone dans toutes les commissions scolaires, désespéré à en pleurer comme un vulgaire bébé. Je déteste Heinster. Je le déteste d'autant plus d'être parti sans prévenir.

La prochaine personne qui passe cette porte et qui connaît au moins un élément du tableau périodique, je l'engage !

La porte de mon bureau s'ouvre brutalement, sans crier gare. Depuis quand les portes crient ? De toute façon, nul besoin de crier puisque la chose qui vient d'entrer s'en charge à l'instant. Une voix beaucoup trop criarde parvient à mes oreilles, me pousse à grincer des dents. Mes yeux se posent sur une petite tornade brune. Qu'est-ce que c'est que ce troll hideux ? je songe, amer. J'ai besoin d'un professeur, par d'un clown. Et puis, je n'attends personne aujourd'hui. Probablement un parent qui veut de l'information pour un élève. Probablement pas un élève déjà inscrit, parce que je m'en souviendrais si j'avais un élève passible de ressembler un tant soit peu à ÇA !

-Il paraîtrait qu’il y a un travail de professeur de sciences qui s’est libéré…Et n’est-ce pas une belle journée pour trouver emploi! N’est-ce pas!?

Je cligne des paupières, effrayé par tant d'entrain dans une seule personne. Cet homme – ce type – est totalement l'opposé de ce que je suis, terne, tranquille… discret surtout. Tout sauf discret, lui. Je fronce un sourcil, critique. La prochaine personne je l'engage … Bravo McClain. Bravo ! Par prochain, je voulais seulement dire l'autre prochain, pas celui-là…

Je soupire, résigné. Si cet homme est venu me voir pour passer une entrevue, soit. Après tout, peut-être a-t-il les pré-requis pour enseigner ici. À savoir un bon diplôme, de l'expérience, une bonne endurance et de l'autorité.

-J'en déduis que vous venez pour l'emploi, je dis. Prenez place, le temps que je sorte les papiers nécessaires. En attendant, pourriez-vous me nommer un élément du tableau périodique ?

Je me penche pour fouiller dans mes tiroirs. La tête en bas de la hauteur du bureau, je manque m'assommer quand il hurle la réponse à ma question.

[abner XD c'est tellement un nom de geek XD]

(Le nom à chier, c’est tout à fait voulu…C’est comme quand j’ai nommé Gleb et quand on cherchait un nom au défunt Steve de Sadismus)

Il me regarde. Mais, c’est qu’il a pas l’air bien. Et puis, c’est quoi cet air grisâtre! Tu parles d’une tête, il va faire peur à tout ces élèves. Tsss.

Il me regarde d’un drôle d’air. Oh, je vois bien qu’il me juge là…C’est quoi son problème!? Oh…Et pis…De toute façon, il finira par m’adorer avec le temps. Il faut plus qu’il m’engage et le tour et joué. Avec ma sagesse et mon expérience, Comment refuser de me laisser enseigner ici? C’est dans la poche que je dis!

Je continue de lui adresser un grand sourire convaincant.

Monsieur se penche chercher de la paperasse semble-t-il et me demande de nommer un élément du tableau périodique? Quel question…Ils sont pas trop fort pour les questions. J’imagine que l’ancien professeur de sciences ne devait même pas être compétant avec des questions faciles comme ça…

Qu’importe…

…JE CONNAIS LA RÉPONSE, JE CONNAIS LA RÉPONSE!!

-TITAAANIUUUUUM!!

C’est dans la poche, héhé.

Le directeur passe à deux doigts de se cogner la tête contre le bureau à mes paroles.

-Vous semblez stressé m’sieur? Ça doit être trop de café que je dis. Ou trop de travail? Pourtant, moi, ce que j’en pense c’est que le travail, c’est la santé!

Je me freine dans mes paroles. Cessons de parler maintenant, car j’aurais bien pu faire un monologue de 30 minutes sur le sujet. Mais, je suis bien trop impatient de commencer à travailler. Entrevue, viens à moi!

-Au fait, désolé de mon arrivée surprise mais on m’a coupé le téléphone chez moi, c’est fou hein!?

De toute façon, moi, j’ai toujours aimé les surprises. Je vois pas pourquoi ce serait le contraire pour les autres! Pour ce qui est du téléphone et bah...C'est pas grave. Ils me le rendront quand mon premier chèque sera encaissé.

-Alors, on la commence cette entrevue?

Qu’est-ce qu’il est leeeeeent.

Oui, le titanium. C'est malheureusement exact. Je soupire. Le sachant moi-même, j'aurais pu le donner ce fichu cours, plutôt que de me casser la tête à chercher un professeur. Franchement McClain ! T'es déjà surchargé de travail, tu ne va pas te donner une tâche de plus. Tu n'es pas encore assez fou pour faire une telle chose. Et il ne faut pas que tu te tues à l'ouvrage, sinon que vont devenir tes élèves ? Je hoche la tête devant sa bonne réponse, bien que je la hoche de mauvaise grâce.

Comble de tout, monsieur je ne sais même pas son nom se permet de me faire une remarque sur mon niveau de stress. Je grince des dents. Ça commence très mal une entrevue. Faut-il que je sois vraiment désespéré pour ne pas le renvoyer tout de suite hors de mon bureau ? Les papiers dans les mains, je me redresse finalement, droit et fier sur ma chaise de directeur. Deuxième mouche, avant même que l'entrevue soit commencée, il me dit qu'il n'a plus le téléphone. Je marmonne dans ma barbe. C'est un irresponsable que j'ai devant moi, un clown, dans le meilleur des cas. Je pourrais lui faire donner un cours de cirque. Non. Pas de cours supplémentaire. Seulement me concentrer sur le professeur à trouver, au plus sacrant.

-Alors, on la commence cette entrevue ?

Trop dynamique pour moi, en ce moment. Je hoche la tête, pose les feuilles devant moi et m'empare d'un crayon. Comme de fait, le premier que je prends est celui qui écrit mal. Je dois lécher la pointe pour qu'il daigne fonctionner. Finalement ça marche, et je me penche en avant.

-D'abord mon cher monsieur, quel est votre nom ?

Ce n'est pas tant parce que c'est une close du formulaire que je le lui demande. Je suis en fait plutôt curieux de mettre un nom sur ce visage de fesses de singes. Mon doigt tapote mon crayon. Tu n'es pas sympa Cortez. Ce type est peut-être extrêmement compétant. Un peu bizarre, mais peut-être qualifié. Peut-être. Très laid, mais peut-être bon.

-Et ensuite votre âge, et le nom d'au moins deux écoles que vous avez fréquentées. Avez-vous un curriculum vitae avec vous ?

C'est vrai que s'il avait son cv, ça décompliquerait les choses. Seulement, à lui voir l'allure, je doute qu'il traîne ça sous sa cravate hideuse.

(Cortez est un dieu…J’sais pas comment y fait…Moi-même, j’supporte déjà pu mon perso XD)

Il hoche la tête. Bien sûr que ma réponse est exact! Quel idiot ne le saurait pas? S’il y a des imbéciles dans cette école, ça ne restera pas ainsi longtemps!!

Il se redresse avec ses papiers en main. Nous pouvons dès lors commencer. Bien, qu’il me les envoie ses questions et j’aurais réponse! Il ne fait que hocher de la tête. Ce qu’il est barbant…Avec un directeur pareil, je n’imagine pas les professeurs. Les étudiants doivent s’ennuyer à mourir ici! Heureusement pour eux, je suis là…Ou, du moins, j’y serais bientôt.

Il me demande maintenant mon nom.

-Je m’appelle Abner Stewart Anderson, dis-je fièrement. Mais, vous pouvez m'appeler Abner.

Vous pouvez aussi m'appeler Maître, sex symbol, Don juan, Einstein, votre majesté...Je suis très ouvert sur les surnoms.

Cette question s’en suivit d’autres...BON! Enfin cette entrevue commence! Plus tôt ce sera finit, plus tôt je pourrais commencer à instruire ces pauvres créatures ignorantes. À la question par rapport à mon CV, je réponds que non, je ne l’ai pas avec moi. Je préfère bien plus avoir une bonne conversation avec mon futur patron. C’est tellement plus…Vrai. Et ça me permet de connaître vaguement mes futurs collègues. Je continue en souriant…

-J’ai 50 ans de vie et plus de 20 ans d’expérience dans le métier mon cher monsieur!! J’ai travaillé dans de nombreuses écoles et dans plusieurs niveaux d’étude…Université, collégial, secondaire…Je suis qualifié pour tout! Tout! Tout! J’ai notamment travailler à l’Université de Montréal, au collège de l’Outaouais aussi l’école secondaire St-Luc…

Et voilà, mon fort honorable monologue est lancé…

Je suis l’expérience incarné! Qu’est-ce que vous dites de ça monsieur le directeur? La classe, hein!? S’il a douté de moi, doutera-t-il encore? Arf, la méfiance, la méfiance, la méfiance! Je serais engagé, il ne pourra faire autrement de toute façon!

Je laisse glissé mes yeux vers l’ensemble du bureau en tapotant l’accoudoir du fauteuil avec mes doigts. C’est quand même une école magnifique que je dis. De quoi rendre heureux les élèves, les enseignants et son directeur! Remarquable. Le bureau est simple mais pas mal non plus. Je me demande à quoi ressemble la salle des professeurs…Et aussi à quoi ressemble les enseignantes de l’établissement. Bah quoi!? Je dis ça comme ça. Je ne peux m’empêcher de sourire. Je crois n’avoir jamais été d’une aussi bonne humeur depuis que mon ex-femme m’a quitté! La vie est belle en ce jour glorieux!!

Je reprends du poil de la bête. Je me demande comment sont les étudiants aussi? Pff…Dans un pensionnat, ils ne sont probablement pas très méchant. De toute façon, je sais user d’autorité. Qu’ils arrivent, je n’ai pas peur. JE SUIS PRÊT!!

Je repose mes yeux sur monsieur McClain.


(Qu’est-ce qui serait marrant c’est que Abner disparaisse au bout d’un an…Ça ferait comme dans harry potter quand qu’ils réussissent plus à trouver de remplaçant pour le cours de défense contre les forces du mal parce que tout les profs deviennent fuckés...Et pis l’attitude de Corty me fait penser quand notre prof de bio nous dit : On était 40 à passé l’entrevue…VOUS VOUS IMAGINEZ À QUOI ILS RESSEMBLAIENT LES AUTRES? Bref, flood terminé.)

[Cortez est effectivement un Dieu, parce que moi non plus je ne supporte pas Abny ! XD Il me donne beaucoup de mal pour écrire mes fichues de réponses. J'ai fait celle-là de peine et de misère dans mon cours de géo humaine. Mais pour ton idée du bas de page, c'est extra, faudra faire disparaître Abner au bout d'un moment, ou encore le rendre fou. Serait marrant. ]

Abner Stewart Anderson… Je peux enfin mettre un nom sur ce … visage ? Phénomène ? Être humain ? Je me demande à quelle race appartient cet énergumène. Ce type est vraiment étrange. Pour être plus exact, je dirais qu'il me fait peur. Et ce n'est pas qu'à cause de son physique hors normes et quelque peu désavantageux. Il est bizarre sur tous les points. Que Dieu me punisse – ou fasse de moi un saint et un martyr (XD) – si je commets l'imprudence d'engager cette chose qui ferait peur à mes pauvres étudiants qui ne méritent pas une telle chose. Je secoue doucement la tête : il n'est pas question que je l'engage.

Je n'attends pas longtemps les réponses à mes questions. Ce type semble être fait sur un ressort, prêt à me dire tout ce que je veux entendre au moindre claquement de doigts. Si je disais de sauter, je suis sûr qu'il le ferait. Cinquante ans… Mais c'est qu'il est au bord de l'âge de la retraite ! Je ne vais quand même pas engager un homme, qui se présente à l'improviste pour une entrevue, sans cv, si en plus je dois le remplacer dans quelques années. En plus, il défrise mon papier peint quand il piaille. Et de surcroit – parce que c'est loin d'être tout – il a un fusible de sauté, c'est certain. On n'engage pas un professeur fou furieux pour enseigner à des élèves qui ont eux-mêmes quelques problèmes et ont besoin d'être guidés. C'est absurde.

Je l'écoute déblatérer un moment, las. C'est quand il se met à m'énumérer les écoles qu'il a fréquentées que je tilt enfin. Vingt ans ?! Cet homme – cette chose – a réussi, malgré sa démence apparente, à être engagé par le passé, et plusieurs fois. Je ne serais peut-être pas si fou de l'engager. Une Université, ce n'est pas rien. Et il a de l'expérience aussi bien avec les enfants qu'avec les adultes et les adolescents. Je hausse un sourcil, attentif et me penche un peu en avant. Cet homme n'a l'air strictement de rien ! Mais peut-être n'est-ce qu'un leurre. Après tout, j'ai bien un fils, et je n'en ai pas l'air, tout aussi bien que je n'ai pas l'air habituel d'un directeur d'école standard.

Je m'empare d'un stylo, note quelques noms d'écoles qu'il a cités. Je me redresse, adresse un sourire à Abner.

-Vous permettez que j'aille passer quelques coups de fils ? Un simple détail pour l'embauche, histoire de vérifier vos références.

Je me lève, contourne le bureau et le candidat farfelu. Puis referme la porte du bureau derrière moi. Qu'un seul directeur d'une seule de ces écoles me confirme qu'il a bel et bien engagé cet homme et je l'engage à mon tour. J'en ai assez de chercher un remplaçant pour ce poste. Je demande à ma secrétaire de chercher les numéros. Quelques minutes plus tard, elle raccroche et hoche la tête. Je n'écoute pas ce qu'elle dit par la suite : je suis déjà sur le chemin de mon bureau et j'ignore son "mais monsieur McClain !" retentissant.

-Monsieur Anderson, je vous…

Je m'arrête en plein élan de bonne nouvelle, la main toujours sur la poignée de porte. Mes sourcils se rehaussent, ma mâchoire tombe presque jusqu'au sol.

-Mais qu'est-ce que vous faites ?!

[Voilà XD Trouve un truc con qu'Abny (c'est dur à prononcer ça…) aurait pu faire durant l'absence de Corty.]

(En veux-tu du con, en voilà…Bonne chance pour trouver une réaction à Corty)

Je le vois prendre un stylo et noter…Il note probablement les écoles où j’ai enseigné. Je souris, fier, satisfait. Il se rend bien compte alors que je suis l’homme qui lui faut, n’est-ce pas? Bien sûr que je suis l’homme qui lui faut bigre! Je suis charmant, courtois, enjoué et tout à fait qualifié. Même…TROP qualifié. Je suis le meilleur prof de sciences qu’il ne trouvera jamais ailleurs!

Il me sourit. Bien. Il semble convaincu. Puis, il se lève en me signalant qu’il va téléphoner les écoles où je dis avoir enseigné pour les références. Je lui adresse à mon tour un large sourire.

-Mais, bien sûr!

Il sort alors du bureau et me laisse…

…Seul.

Je me gratte la tête puis toussote. Ça va être long. J’espère qu’ils parleront en bien de moi. L’une des trois écoles m’a renvoyé…Mais, je leur ai quand même rendu de bons services, non? Et puis, peut-être n’appellera-t-il qu’à une seule école et que ce ne sera pas celle-là. De toute façon, j’ai toute l’expérience requises alors, ça ne posera pas de problème.

Je suis engagé aussi sûr que je m’appelle Abner! C’est ça…Aucun doute là-dessus!

Je taponne du bout des doigts le bureau en sifflotant.

Je m’ennuis.

Je m’ennuis et j’ai faim.

J’aurais dû manger avant d’arriver ici. C’est long, mais qu’est-ce que c’est long. Qu’est-ce que les directeurs des autres écoles peuvent bien raconter? Je sais. Ils doivent tous vanter mon génie et mon professionnalisme. Oui, oui, oui!

J’ai faaaaaaim. Si ça continue, je vais pleurnicher. L’ennuie et la faim plus l’attente, c’est horrible. Attends…Je parie ma cravate que monsieur le directeur à quelque chose à manger dans son bureau. Quelque chose d’insignifiant et que l’on ne se préoccupe pas de sa disparition. Quelque chose comme…

…Une pomme. Oui, c’est ça.

Je me lève alors avec la prestance d’un félin et m’approche furtivement des tiroirs du bureau.

J’en ouvre un, rien, je referme. J’ouvre le second. Même chose…J’ouvre le troisième. Et, alors, que je me penche pour en voir le contenue…Toujours rien. Je referme le tiroir.

Oups. Ma cravate qui pendouillait est rester prise à l’intérieur. Je m’apprête à ouvrir le tiroir une seconde fois pour m’en libérer mais…Coincé. Le tiroir est coincé.

Oups.

-Monsieur Anderson, je vous…

Le directeur! Je tire encore sur la poignée du tiroir. Rien.

-Mais qu'est-ce que vous faites ?!

Je dénoue rapidement ma cravate puis la tire pour la faire sortir du tiroir. Euh…Une seconde d’effort plus tard, elle est sortie mais…Je me suis fais projeter contre le mur. Je range ma cravate dans ma poche.

-Mais rien du tout!

[c'est hyper court ce que j'ai écrit ..m 'en veux pas, c'était dur XD]

Mais qui a bien pu avoir l'idée de mettre un type pareil sur la terre ? C'est la question qui me traverse l'esprit quand je le vois qui se prend presque sa cravate dans le front. Mes yeux ont peine à reprendre leur taille normale, et je ne crois pas ce que je viens de voir. Il s'est projeté au mur. Sa cravate était coincée dans mon tiroir. Pourquoi diable a-t-il ouvert mes tiroirs ? Aurai-je affaire à un kleptomane ? Ou à un quelconque espion du gouvernement ? Ridicule … Qu'est-ce que je venais lui annoncer déjà ? Ah oui … que j'acceptais de l'engager. Quoi ?! Non, je ne peux pas faire ça. Personne dans cette école ne mérite un tel fardeau. Les plaintes des élèves vont pleuvoir dans mon bureau. Oh ciel… Ma secrétaire voulait me dire quelque chose qui commençait par un "mais" tout à l'heure… Qu'est-ce que c'était ? J'aurais du prendre le temps de l'écouter.

-Qu'est-ce que ce bout de tissu faisait dans mon tiroir ?

Je fais non de la tête juste après avoir posé la question. Je ne veux pas le savoir. Vraiment pas. J'ai besoin d'un nouveau professeur, et ce n'est pas en renvoyant cet homme avant de l'avoir engagé que je vais y arriver.

-Vous êtes engagé.

Voilà, c'est dit. Je vais le mettre à l'essai, et à la moindre anicroche, ce sera dehors. C'est comme ça que cela fonctionnera. Toutefois, je dois poser mes conditions. Je ne lui laisse pas le temps de sauter au plafond – ou à mon cou – et je continue, exposant mes critères, mes règles, celles de l'école.

-St-Martyr est un établissement distingué, je commence. Nous n'acceptons pas d'écarts de conduite de la part des enseignants. Nous tolérons un peu plus des élèves, car si vous ne le savez pas déjà, certains d'entre eux ont des problèmes d'adaptation, de comportement, ou même des problèmes mentaux. Toutefois, les enseignements sont tenus en laisse. Nous ne tolérons pas le manque de respect, l'absentéisme injustifié, le vocabulaire déviant…

Je continue la liste pendant un moment, pour terminer par "nous n'acceptons pas non plus le vol", douce allusion à sa cravate dans mon bureau, et son air innocent dans les deux sens du terme.

-Je tiens aussi à vous prévenir que la tâche ne sera pas toujours facile. Certains de nos cas à problèmes sont des cas plutôt lourds. Vous sentez-vous à l'aise d'assumer la responsabilité de tenir une classe avec eux ?

(Je comprends, je sais même pas comment t’as fait pour faire plus de 5 lignes avec…Ça…On vient quand même de trouver une arme de destruction massive de rp= Abner)

-Mais rien du tout! Quel bout de tissu!? Je ne vois pas de quoi vous parlez!

Je suis toooooooooout à fait crédible. À un point tel qui ne me questionne plus sur le sujet et que…

IL M’ENGAGE!! Je le savais! Je suis le meilleur! Je vais dominer cette école et puis le MOOONDE! Hum, hum…Calmes-toi Abner, vas-y étape par étape.

J’aurais envie de sauter partout en criant ma joie, mais comme je suis dosé et respectable…Je vais me retenir, par respect. J’aurais tout le temps de fêter ça une fois chez moi.

Je m’avance et hoche de la tête frénétiquement en écoutant ses règlements. En fait, je n’écoute pas vraiment. Je ne suis pas un débutant, je sais ce qu’il faut faire et ne pas faire dans une école bigre! Mais, parce que je suis poli et enjoué, je ne l’arrête pas dans son élan. Je ne capte que quelques mots. « Distingué », « tolérons », « élèves »…

Mon écoute se ramène plus intensément lorsqu’il parle de problème d’adaptation et d’ordre mentaux. Quoi!? Je vais enseigné dans un asile psychiatrique et je n’étais même pas au courant? Je le regarde avec de grands yeux curieux…Des cas lourds? Un pensionnat de fous! De fous!

…Si je me sens capable? Bien sûr, je suis capable de tout! Ce n’est pas une bande de toxicomanes schizophrènes qui va m’arrêter!

-Bien sûr que si! Vous ne le regretterez pas, soyez en assuré! Mais…

Je marque une pause…Haussant un sourcil.

-Quand vous dites… « Cas lourds »…C’est à dire?

[putain XD j'ai du aller fouiller dans les présentations validés pour tirer de vieilles infos passées date:P]

Je me doutais bien de ça. Cet homme vient postuler ici sans rien savoir des modalités de notre école, hormis celles ayant un lien direct avec les règles des écoles classiques. Je soupire, me passe la main sur le front, puis contourne mon bureau pour retourner m'asseoir sur mon fauteuil. Ce dernier, dans cette situation, m'apporte un réconfort certain. Je me sens soutenu. D'un côté, je ne dois pas m'étonner qu'il ne sache rien du pensionnat. La pub à ce sujet a toujours été très discrète depuis que j'ai pris la direction de l'établissement à la suite de mon père, ne ciblant que les gens pouvant être intéressés. Je me fais même parfois penser au professeur Xavier dans les films d'X-men, qui traque les mutants pour les éduquer. Remarquez que c'est un peu ce que je fais, sauf que mes cibles ne sont pas des mutants, mais plutôt des jeunes en difficultés. Je fais signe à Abner de reprendre place sur la chaise sur laquelle je préfère le voir. C'est mieux qu'il soit assis là plutôt que debout en train de fouiner dans mon bureau.

-Eh bien, notre école est une chance qui est offerte aux parents dans un endroit qui leur convient, avec un bon rapport qualité prix. Au contraire des autres établissements de ce genre, nous ne chargeons pas une fortune aux parents d'enfants en difficultés. Ceux-ci sont trop souvent à côté de leurs moyens, vivant sous le revenu moyen de la région. Alors nous nous finançons grâce aux autres élèves. Nous n'accueillons pas que des élèves en difficulté : nous permettons aussi à des parents plus aisés d'inscrire leurs enfants dans une école privée réputée et accueillante. Seulement ceux-ci paient plus chers.

Je crois que c'est tout de même honnête. Oh, nous ne les chargeons pas plus chers que les autres écoles privées. Il faut aussi considérer le fait que les finances sont surtout puisées de mon héritage qui fait des bébés dans deux comptes épargnes à la banque. Avec cet argent supplémentaire, seulement, je peux payer des employés qualifiés, des infirmiers plus compétents à traiter des cas plus lourds qu'une simple crise d'adolescence.

-Nous avons entre nos murs quelques cas de grands consommateurs de drogue, des élèves violents – pour ne pas dire meurtriers pour effrayer l'homme -, un jeune garçon muet, des cas de personnalités multiples, un cas lourd de schizophrénie … Ce sont les cas qui me viennent à l'esprit en ce moment, mais si vous décidez d'accepter l'emploi, vous jugerez par vous-même. Je me dois tout de même de vous rassurer : je ne vous engage pas comme une aide psychologique pour les élèves. Vous serez un professeur. Vous donnez votre matière. La majorité des élèves sont parfaitement sains, et pour le reste, nous avons des éducateurs spécialisés prêts à prendre le relais en cas de problèmes.

Je me demande si je l'ai effrayé avec tout ça.

(*clap clap clap*)

Je m’assois à la chaise devant son bureau selon sa demande. Je tends une oreille attentive à ses paroles.

…En gros, c’est un pensionnat pour jeunes riches…Doublé d’un asile psychiatrique pour jeunes mentalement atteints. Je ne m’attendais pas à ce genre de révélation. Et bah, ça alors! C’est une surprise. Une surprise plus intéressante qu’inquiétante par contre. Un nouveau défi. Une nouvelle expérience.

Je calme un peu ma joie malgré et ravale ma salive lorsqu’il me parle de types violents, des personnalités multiples, un cas de schizophrénie. Pas seulement un cas, mais un cas LOURD.

Ça a l’air…Exaltant? Exaltant ou tout simplement abominable…Mais bon, ça reste une école où se trouve aussi des ados normaux, ça ne peut pas être si terrible.

Je me tourne les pouces en écoutant la suite.

Je ne dois faire que mon travail…Mais, c’est ce que je compte faire monsieur le directeur! Et le faire bien! Sans doute mieux que le précédent. Dès qu’il finit, je prends la parole d’une voix forte.

-Aucun problème monsieur McClain! Je jure que vous n’aurez aucun problème avec moi!

Je souris et me relève.

-Je commence quand?

Je suis prêt. Motivé. Exalté. Je serais le meilleur enseignant de cet établissement! Ce sera sans doute l'école la plus distrayante où j'aurais travaillé. Ce sera une expérience...Époustouflante! Oui, tout à fait. Je sens que je vais me plaire ici.

(court -_-)

[C'est vraiment très court, mais je sens qu'il est temps de conclure XD.]

Cet homme est beaucoup trop motivé. Il me fait penser à un nouveau professeur sur le marché du travail, pressé de commencer sa carrière, d'être le meilleur enseignant de l'école où il s'installe, pressé de devenir le chouchou des élèves et de ses collègues. Mais cet homme doit fait dix fois mon âge – j'exagère un peu – et n'en est pas à sa première expérience dans le métier. N'empêche, je doute qu'il entre dans les favoris de qui que ce soit. Mais peut-être serais-je surpris… même si ça m'étonnerait beaucoup. J'en encore en mémoire le coup de la cravate coincée dans le bureau. Je soupire.

-Je commence quand ?

Je lui fais un sourire engageant, me lève et lui serre la main par-dessus le bureau, par-dessus toute cette maudite paperasse du diable qui n'attend que moi, d'une manière officielle.

-Je vous donne une semaine pour vous installer et vous faire à votre nouvel environnement. Le temps de prévenir les élèves et de remettre leur cours de sciences dans leur horaire. Je préfère vous prévenir : ils se sont probablement habitués à cette période libre qu'ils avaient à cause du manque de professeur, alors attendez-vous à des absences au début, et à peu d'efforts.

Je le regarde fixement, toujours à me demander si j'ai vraiment fait le bon choix en l'engageant aussi rapidement, sans me méfier. J'aurais du écouter les recommandations de ma secrétaire, j'aurais du. Dans quelques jours, je lui ferai signer les documents d'embauche et tout le bataclan.

Il me sourit, se rendant bien évidemment compte du judicieux choix qu’il venait de faire, et me serre la main que je secoue frénétiquement.

Il m’explique que le temps que le cours se remette en place, j’aurais droit à beaucoup d’absents et d’élèves démotivés. Pas pour longtemps, croyez-moi! Ils vont ADORÉ mon cours. Dans quelques jours, il n’y aura aucune absence tellement que ces adolescents seront captivés par mon savoir, mon charme et mon charisme. Je suis l’enseignant PARFAIT à tout point de vu.

-Merci bien monsieur le directeur!! Vous n’avez pas à vous inquiétez, vos élèves sont entre de bonnes mains.

J’adopte un sourire victorieux et impatient. Je m’approche de la porte et me tourne une dernière fois vers Cortez.

-On se reverra très bientôt Monsieur!!

Puis, violemment, je claque la porte en quittant la pièce de façon fracassante. Oh, oui, vous ne serez pas déçu! Vous ne le savez peut-être pas encore, mais vous venez d’engager le meilleur enseignant à vie de votre établissement, peut-être même de tout le pays! Je suis enthousiaste, patient, largement qualifié et expérimenté, diablement intéressant. Je suis PA-REUH-FAIT.

St-Martyr, me voilà!!

(juste idée de conclure)