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 Tel père tel fils (pv Lance)

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Cortez Keenan McClain
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MessageSujet: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitimeMar 14 Aoû - 14:05

C'est aujourd'hui le fameux jour. Réellement ? Je ne suis pas en train de rêver ? Je me souviens de ce téléphone il y a quelques jours à peine. C'était plus qu'inattendu. Après toutes ses années sans la moindre nouvelle – et c'était apprécié – cette folle me rappelait. C'était arrivé tôt dans la nuit. Il devait être onze heures du soir quand la secrétaire est venue me trouver dans ma chambre en me disant qu'une femme attendait pour me parler au téléphone. J'ai demandé si ça pouvait attendre, elle m'a dit que non. Un peu bourru, j'ai tendu la main vers l'appareil, cherchant la bonne ligne. Je l'ai trouvée. Et c'est une femme en larmes dont j'ai entendu la voix. Je savais que cette voix me disait quelque chose, mais je n'arrivais pas à mettre de nom dessus.

-Cortez, je t'en prie… Écoute-moi ! Je sais que…
-Qui êtes-vous ?
-Je sais que j'aurais du… je ne sais pas ce que je fais Cortez…
-…
-Il faut que tu le prennes avec toi. Je ne le supporte plus, il va me rendre aussi folle que vous deux !

Je suis resté silencieux. Vraiment je ne comprenais rien de ce que me disait cette femme. Et cette atteinte à ma lucidité n'aidait pas à ma bonne humeur. Je l'ai prié de ralentir son rythme, de respirer, de se calmer, afin que je puisse comprendre. Et c'est là qu'elle s'est présentée, et que j'ai tout revu, comme un film qui relatait des scènes de mon passé. Je me suis revu, attaché à mon lit. Cette infirmière qui venait vers moi avec son horrible sourire et son plateau de pilules. Je me souviens qu'elle avait retiré mon pantalon pour …

-Lucie, ai-je soufflé d'un ton glacial.
-Tu te souviens de moi… dit-elle en étouffant un sanglot.
-Comment oublier ?

Et c'est là qu'elle m'a apprit de quoi il en retournait. J'étais sous le choc, je ne pouvais pas avoir prévu un pareil coup. Moi, Cortez Keenan McClain, j'avais une descendance. Moi qui m'étais juré que cette famille ignoble prendrait fin avec moi. J'ai ravalé ma salive et ai demandé des précisions, demandé si elle était sûre qu'il était de moi.

-Tu étais le seul avec qui je … à l'époque… Enfin tu vois de quoi je veux parler. – pas besoin de demander, je me souviendrai toujours de cela – Et il te ressemble. Il a tes cheveux, ton visage. Pas moyen de s'y tromper.

J'ai soupiré avec bruit, cela ne pouvait être réel. Pourtant ce l'était. La femme qui avait abusé de moi quand j'étais jeune adolescent me demandait de prendre notre enfant sous ma charge. C'était totalement vide de sens pour moi.

-Si tu refuses, rien ne m'empêchera de le faire inscrire dans ton école de fous de toute façon.
-Ce n'est plus pareil maintenant… Mais d'accord. Je n'ai pas vraiment le choix.

Et me voilà, derrière la grille de l'établissement. Il est plutôt exceptionnel que nous accueillons un élève la fin de semaine, mais disons que cette fois, c'est particulier. Il est supposé arriver en taxi, à ce qu'elle m'a dit. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. Certes, il me ressemble… Mais quel genre de jeune est-ce ? Elle ne m'a rien dit de plus que je ne le supporte plus, il va me rendre aussi folle que vous deux. Ce n'est pas particulièrement bon signe il faut dire. Je crains le pire, et à la fois, je suis excité à l'idée de rencontrer ce jeune homme. Peut-être que Victoria a exagéré, peut-être qu'elle est seulement incapable de prendre quoi que ce soit en charge sans succomber et l'accuser de folie ou de défaut de fabrication. Je ricane amèrement; le jardinier me lance un regard incertain. Je le laisse s'éloigner, toujours regardant la route. Une voiture se détache à l'horizon, une voiture portant l'écriteau taxi, une voiture qui ralentit devant la grille. Je prends une grande respiration avant de m'en approcher et de saluer le chauffer. Je voulais ouvrir la porte pour laisser le jeune descendre, mais je n'ai pas le courage d'approcher ma main de la poignée. J'attends donc qu'il se décide à sortir. Il met du temps, semble réfléchir un peu. Une goutte de sueur perle sur ma tempe et je m'empresse de l'essuyer avec mon bras. Il fait drôlement chaud tout à coup. Finalement la porte s'ouvre et un adolescent de grande taille, maigre et pourtant de bonne carrure se dresse devant moi. Il est un peu plus petit que moi, mais à peine. Je constate avec un sourire hésitant que Lucie n'avait pas menti. Il est mon portrait tout craché quand j'avais son âge. Mais ça ne me remplit pas de joie. Je me souviens de ce que j'étais à l'époque et de le voir me rappelle aussitôt tout ce que j'ai vécu à cette époque. Je tends la main vers lui, calmant ses tremblements. Je suis peut-être doué pour m'occuper des jeunes, mais le mien… ce sera à voir.

-Bonjour Lance. Je suis Cortez, ton …. Enfin… ton… ton père, je dis maladroitement.

Et si sa mère ne lui avait pas dit qu'il allait rejoindre son père ? Oh Cortez, ne fais pas l'idiot. Elle n'a pas pu ne pas lui en parler… Mais quand même… Lucie est… particulière.
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MessageSujet: Re: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitimeSam 1 Sep - 18:41

-Je ne veux plus de toi ici.

Le paysage morne et triste défile devant mes yeux lorsque je redresse un peu l’échine et jette un coup d’œil ennuyé vers la fenêtre. Mes doigts taponnent avec nervosité le petit livre dans mes mains. Je le caresse presque amoureusement.

-Tu me dégoûtes fils de chien ! Prends tes affaires et va t’en ! T’as un taxi qui va te reconduire à cette école.

Je soupire de découragement, ne sachant pas réellement ma destination et qu’est-ce que j’y découvrirai. Ma mère m’a laissé qu’un seul indice qui ne m’enchante pas au point de bondir de joie. Je grimace. Moi ? Bondir de joie ? Comme un vulgaire enfant enjoué ? Mieux vaut se tirer une balle immédiatement.

-Ton père va t’attendre. Dieu me sauve, je suis enfin débarrassée de toi.


Ce sont les derniers mots qu’elle a prononcés en ma présence avant de se détourner de moi et de monter l’allée menant à la maison. Elle ne s’est pas retournée une seule fois. Non, elle n’a rien fait. Remarquez, sa froideur et son air hautain m’ont laissé de marbre. Cette folle m’a permis de garder mes biens et c’est tout ce qui me faut pour vivre sans dépérir.

La débauche et la Mort sont deux bonnes aimables filles,
Prodigues de baisers et riches de santé,
Dont le flanc toujours vierge et drapé de guenilles,
Sous l’éternel labeur n’a jamais enfanté.

Ouvrant le petit recueil de poèmes intitulé Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, un poète que j’estime grandement, mes yeux se sont posés sur un texte plutôt macabre, sordide et profond. Le genre de poème qui vous arrache un frisson d’admiration et vous attise le poison de la jalousie. J’aimerais bien, un jour, pouvoir m’exprimer ainsi sur écrit. Ce Baudelaire est un Dieu de la poésie.

-On arrive bientôt, petit, m’avertit le conducteur du taxi en mâchouillant une gomme.

Je soupire une seconde fois. Non, je ne voulais pas arriver au pensionnat, je resterais bien ici, sur ce siège inconfortable pour le fessier, à lire encore et encore du Baudelaire sans jamais m’en lasser, à me souvenir de mon ancienne vie et me rire de ma mère. Il est vrai que je suis curieux, affreusement curieux, de rencontrer mon géniteur, mais l’idée d’être enfermé dans une école durant une année complète, tout en sachant que je n’ai plus de loyer, me procure un tressaillement d’effroi.

Et me voici devant l’homme qui est supposément mon père. Plutôt grand et mince, affichant un air réticent et une anxiété croissante. Il me salue avec maladresse tout en m’apprenant que le spermatozoïde fécondant l’ovule de ma mère seize ans plus tôt est le sien. Je l’observe de mes prunelles perçantes, je l’examine, je l’étudie sans aucune gêne. Lentement, je penche ma tête vers mon épaule droite, m’humecte les lèvres tout en plissant les paupières. Je garde, toutefois, le silence.

C’est un bel homme. D’âge mûr, de belle stature, élégant et soigné, raffiné même. Sa voix est profonde quoique hésitante, mais mélodieuse et riche. Il me sourit avec timidité, sans se dérober de mon examen minutieux. Mes lèvres tentent d’imiter un faible sourire, c’est plutôt un frémissement de la part des commissures.

-Tu es bien Lance ? m’interroge-t-il en voyant que je ne lui répondais pas.

J’hoche la tête en douceur avant d’aller vider le coffre de la voiture jaune de mes effets personnels. Chiasse, je n’avais pas constaté le nombre ahurissant de valises et de gros sacs que j’avais apportés avec moi. L’homme me suit et, les yeux exorbités, semble calculer la quantité de bagages qu’on devra transporter lui et moi. Amusé, je souris et je vais payer le conducteur sans proférer le moindre mot. Oh, voilà une autre chose qui choquait ma chère mère : mon mutisme intentionnel. Pauvre père qui essaye d’entamer un semblant de conversation et qui se frustre devant mon silence. Navré, je ne parle que très rarement.

-Ta mère m’a prévenu que tu ne parlais pas….beaucoup.

Elle t’a probablement débité un paragraphe entier sur ma santé psychologique, te disant comment je te ressemblais, comment j’étais aussi dépravé que toi et aussi troublé. Oui, elle a dû t’alerter de tout ça. Elle qui savoure chaque mot où elle mentionne au monde entier quel fils ingrat et bizarre je fais.

-Je t’ai trouvé une chambre.

C’est gentil. J’agrippe l’étui de mon clavier et le glisse sous mon aisselle gauche, le dos surchargé de sacs bombés.

-Attends, je vais t’aider, dit-il en saisissant plusieurs valises. Tu sais, Lance, tu n’avais pas à en transporter autant…

J’hausse les épaules.

-Elle menaçait de se débarrasser de tout, lui appris-je avant de me taire.

Nous commençons notre pénible randonnée dans un silence lourd et froid, silence entrecoupé par les tentatives désastreuses de Cortez pour m’amener à parler une nouvelle fois. Laisse tomber mon grand, je n’ai pas envie de…

-Tu savais que j’étais ton père ?

Je soupire.

-Oui. Comment ne pas le savoir ? Mère ne cesse de relater tes sauvages prouesses au moment de ma conception.

Je tâte la poche de mon manteau, rencontrant le contact dur de mon livre.

-Mes sauvages prouesses… ? répète-t-il sur un ton incertain.

Je ricane amèrement en lui dardant un regard malicieux. Cortez, la mine déconfite et soufflant un bœuf, me dévisage avec perplexité.

-Elle décrit avec vivacité comment tu l’as agressée.

Bravo Cortez, cette catin a reçu ce qu’elle méritait. Et Cortez trébuche.
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Cortez Keenan McClain
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MessageSujet: Re: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitimeMer 19 Sep - 16:24

Agressées ? Seigneur Dieu, qu'a-t-elle bien pu lui raconter à mon sujet, mise à part ma soit disant folie ? Je me relève en vitesse – une belle chute à peine humiliante mon Cortez – les valises de Lance éparpillées autour de mes pieds. Et c'est comme ça que je compte me rapprocher de ce garçon ? En échappant ses effets personnels ? Damn me !

-Ah, bonjour le service, grogne-t-il en posant un long étui devant lui. Tu devrais engager quelqu'un de doué pour porter les valises.
-Laisse, je m'en occupe, je dis avec humeur, ignorant soigneusement sa remarque désobligeante. Je les ai fait tomber, je vais les ramasser tout seul. Ne te donne pas cette peine.

Je me penche pour tout récupérer. Alors comme ça Lucie n'a pas changé. Elle aurait pu garder ses menaces pour elle ; ainsi j'aurais eu les bras moins chargés. Me voulant subtil, je lui demande de me dire ce qu'elle a raconté à mon propos. Il me lance un regard sombre. Comme s'il me trouvait quelque perversion à vouloir l'entendre raconter mon crime. On repassera pour la "première bonne impression".

-Eh bien, finit-il par dire… Ça varie un peu à chaque fois. Parfois c'est elle qui entre dans ta chambre et découvre ton lit défait, désanglé – on dirait qu'il veut bien que je sente qu'elle m'a dépeint comme un fou – et tu lui bondis dessus de divers endroits de la pièce. D'autres fois, eh bien elle retrouve sa chambre et tu t'y trouves, parfois tu…
-Ça va. J'ai compris, je grommelle.
-Mais en tout cas à chaque fois c'est très violent.

Je marmonne un "salope" presque inaudible et me relève, ses bagages à la main. Je hais cette femme. Je la méprise, je voudrais la tuer, la déchiqueter de mes mains, lui faire regretter ce qu'elle m'a fait subir. M'accuser de l'avoir agressée… Elle l'aurait bien mérité quand même ! Comment veut-elle que je m'occupe d'un fils qui me voit comme un pervers, maniaque sexuel et violeur de jeunes infirmières ? Ce serait plutôt un vieillard innocent, pratiquant l'abstinence depuis des années et qui, se fait violer par les salopes d'infirmière. Je fais la moue pour moi-même et nous reprenons notre route, muets.

-Eh bien j'espère que tu sauras te faire ta propre opinion de ton père.
Nous avançons de quelques mètres, enfin, j'avance et crois qu'il me suit. Après un moment, je pivote sur mes talons et le vois, là où je l'ai laissé un instant plus tôt.

-Qu'est-ce qui se passe ?

Il ne me répond pas tout de suite, on dirait qu'il cherche les bons mots. Et d'après son regard, "bon" ne veut sans doute pas dire "agréable à entendre" pour moi.

-Que les choses soient bien claires entre nous, Cortez. Tu ne seras jamais mon père, tout comme je n'ai jamais considéré Lucie comme ma mère. Pour moi tu ne seras jamais rien de plus qu'un pauvre directeur d'école. Je me fiche bien que tu aies agressé ou non cette étrangère – si tu l'as fait je t'en félicite. Je me fiche que tu me ressembles, je n'ai rien à faire de nos liens de sang. Toi aussi tu es un étranger. Nous sommes des étrangers. Je suis ton élève, rien de plus. Le fait que tu m'aies engendré ne te donne pas le droit d'essayer de te mêler à ma vie.

… Quoi ? Je reste muet un long moment, et je manque d'en laisser choir quelques sacs, mais je me rattrape. Ce n'est pas le moment de lui donner une raison de me détester. Que lui ai-je fais à ce gosse pour qu'il me repousse à ce point ? Il n'a pas conscience de la terreur que j'ai ressentie simplement à l'idée de le rencontrer ? A-t-il idée de l'impact de sa petite réplique ? Je serre les dents, crispe les doigts, rendant mes phalanges toutes blanches. Il te provoque. Ne réponds pas, fais profil bas et attends que ça se tasse. Mets-toi à sa place. Il est chamboulé, il change complètement d'environnement. N'empêche… Il veut faire l'indépendant ? Il va voir que je suis aussi très doué à ce petit jeu.

-Très bien jeune monsieur Chadwick.j'avais envisagé de le nommer jeune McLane, mais je ne vais pas m'y risquerCela me va parfaitement. Je n'ai jamais demandé à avoir un fils, et je suis bienheureux que cela ne change pas du jour au lendemain.

C'est… douloureux. Je ne m'attendais pas à m'arracher ces mots et à ce que ça fasse aussi mal. Je soupire. C'était vrai que quelques heures plutôt, j'aurais tout donné pour que ce soit une mauvaise blague. "Mais non Keenan ! Toi un fils ? Tu m'as prise au sérieux ? " Mais il était arrivé, et en quelques sortes j'étais heureux de le voir, de voir que quelqu'un portait mes traits, me ressemblait aussi fortement. Et lui, en quelques minutes, il vient tout détruire.

-Mais sachez une chose très importante Chadwick. Ici, tous les élèves sont comme mes enfants, et je vous traiterai exactement comme je les traite. Pas d'exception possible. Je me mêlerai de votre vie autant que de la leur. Pas en tant que père, mais bien en tant que tuteur et/ou directeur. Me suis-je bien fais comprendre ?

Le jeune hoche la tête, visiblement content de ma réponse. Eh bien, j'aurais espéré qu'il démontre de la surprise ou de la contrariété…

-Très bien monsieur McLane, dit-il d'un ton neutre et extrêmement froid.

Monsieur … Seigneur Dieu… C'est radical.
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MessageSujet: Re: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitimeMar 6 Nov - 13:55

Ce qu’il dit a du sens bien que la partie du «je me mêlerai de votre vie autant que de la leur » me plait beaucoup moins. Je détestais lorsque Lucie s’insinuait dans ma vie privée en rampant comme un vulgaire serpent. La voir poser des questions indiscrètes, surveiller mes fréquentations et s’enrager en apprenant que je vivais une relation sexuelle avec un homme plutôt qu’avec une femme. Oh, je ne me souviens plus du nombre de fois où elle m’a chapitré sur ma conduite intolérable, sur la honte que je lui procurais, sur le dégoût profond que je faisais naître en elle à toutes les fois où elle me découvrait nu avec un autre homme. Pire, elle ne cessait de me présenter des jeunes adolescentes en chaleur qui s’amourachaient de ma personne, qui battaient des pieds et des mains pour m’aguicher et m’éblouir de leurs talents, de leur personnalité, de leur beauté. Ces pucelles cupides ne comprenaient pas comment m’aborder. Elles ne saisissaient pas qu’il leur manquait un membre entre les cuisses.

Je secoue la tête, revenant à la réalité. Mes prunelles se posent alors sur le directeur qui m’observe avec un air courroucé, comme si mon attitude l’avait touché, comme si je l’avais affligé. Pourtant, je fus honnête avec lui : je ne veux pas de père. Mon désir le plus cher est de m’éloigner de cette horrible famille où je n’ai jamais eu ma place. Et cet homme … me ressemble trop ou plutôt, je lui ressemble trop. Non, aucune liaison avec lui. Les autres élèves doivent ignorer mon statut, mes origines, mon sang. Je dois me faire invisible. Je veux la solitude, la paix, le silence. Je veux que ses yeux perçants cessent de me dévisager avec autant d’intensité.

-Autre chose à ajouter, Monsieur le directeur ? Une chose me dit que cet entretient est terminé et que mon dortoir m’attend.

-Je…Non, je n’ai rien d’autre à … spécifier, dit-il en reprenant les esprits.

-Excellent, fais-je en poursuivant ma route, impassible. J’ai grand hâte de voir cette chambre.

En fait, non. Je préfère me tordre au bout d’une corde plutôt que de me prélasser dans un lit étranger et de partager un espace privé en compagnie d’étudiants indésirables. De plus, le bâtiment en ruine sur ma droite me fascine depuis mon entrée dans cette cour. Je veux me débarrasser de cet homme importun et fouler le plancher de cette étrange aile. Une chose m’attire là-bas, un lien me pousse à m’y diriger, ma curiosité est piquée. Qu’y a-t-il entre ces murs ? Pourquoi cet immeuble est-il fermé ? Dommage que je ne connaisse pas l’histoire de cette école.

-À quoi cette aile déserte sert ? je demande au bout d’un moment alors que nous le longeons lentement.

Lentement ? Eh bien, Mclane semble avoir quelques difficultés avec mes nombreuses valises. Oui, elles sont lourdes. Oui, il est normal que tu souffles comme bœuf après un dur effort physique. Pris en pitié devant cet être titubant, je m’approche de lui et lui soutire quelques bagages. Oh mais ! il s’obstine à tous les transporter ! Très bien, tu peux jouer ton galant mon brave, je ne changerai pas de décision te concernant. Je réitère ma question.

-Elle…

Il jette un coup d’œil dans sa direction, frémit d’horreur tout en abaissant ses paupières comme s’il chassait de mauvais souvenirs. Oh…je suis davantage curieux maintenant.

-Alors ? dis-je en l’incitant à poursuivre.
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MessageSujet: Re: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitimeMer 14 Nov - 2:51

[C'est très mauvais et très court]

C'était inévitable… Visiblement ce petit n'a pas hérité de mon caractère passif, moi qui ne cultive aucune curiosité pour les éléments sortant un peu du commun. Il retient sans doute ça de sa mère, ou alors de personne… Il l'a sans doute cultivé seulement pour l'ennuyer, ce qui ne me surprendrait pas après tout ce qu'il m'a dit sur elle. Et puis avec son caractère à celle-là, impossible d'être débordant d'amour et d'affection. Mais peut-être que j'ai un parti pris parce qu'elle a abusé de moi quand j'étais plus jeune.

-Alors ? répète-t-il après que j'aie longuement gardé le silence espérant qu'il oublierait sa question.

Je fronce les sourcils, détourant mon regard de l'aile condamnée. C'est grave, je n'ose même plus poser les yeux sur sa structure endommagée par endroits. Mes doigts se serrent sur les poignées des valises. Je n'ose pas non plus regarder Lance dans les yeux. Ma peur doit bien trop se refléter dans les miens. Misère de misère… Pourquoi un fardeau supplémentaire ?

-Elle ne sert plus à rien, j'affirme avec froideur.

-Elle servait à quoi avant ?

Non mais il le fait exprès ou quoi ? Ne voit-il pas que je n'ai pas envie d'en parler ? Ou alors il le voit très bien et oriente ses questions de manière à m'embêter. J'accélère le pas, espérant que quand nous ne serons plus à proximité de cette maudite elle, il arrêtera de me questionner.

-C'était seulement un édifice supplémentaire, à l'époque où l'établissement comptait plus de jeunes.

Ce n'est pas tout à fait un mensonge. C'était un supplément d'élèves qui logeaient dans cette aile autrefois. Enfin, pas des élèves, puisqu'on ne leur apprenait rien du tout. Tous… fous. Et j'en faisais partie. Je frissonne à nouveau à ce souvenir.

-Et pourquoi elle est condamnée maintenant ?

-Explosion de la chaudière, je marmonne. Tout est détruit à l'intérieur.

Je le devine qui s'arrête, mais moi je continue. Je n'ai pas envie de rester près de ça trop longtemps.

-Alors pourquoi il n'y en a aucune trace ?

Je m'arrête finalement, posant ses valises sur le sol. Je me tourne vers lui, mais en effectuant la rotation, mon regard en croise un autre, un que je ne connais que trop bien, dans une fenêtre. Le visage me sourit méchamment et se retire, comme s'il m'invitait à le rejoindre. Hors de question. Je secoue vigoureusement la tête. Ne me reste qu'à espérer que Lance ne l'ait pas vu.

-La chaudière était située au centre et l'incendie a quand même été rapidement neutralisé. Maintenant si tu le veux bien…

-Ça sonne faux, lance-t-il sèchement.

-Mais tu as fini oui ? Qu'est-ce que ça peut te faire de toutes façons ? Tu n'étais pas là et après quelques semaines tu feras comme tout le monde, tu oublieras ce bâtiment. Je crois que je te préférais quand tu te la jouais muet ! Maintenant prends des valises et aide-moi à monter tout ça dans ta chambre.
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MessageSujet: Re: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitimeDim 13 Jan - 19:56

-Vous savez…Monsieur le directeur que vous emporter de cette façon va m’inciter encore plus à visiter ces lieux interdit ? Mère ne vous a sûrement pas averti que j’étais un personnage curieux qui fouine un peu partout.

Au fur et à mesure que je parle, mes pieds font des pas en direction de Cortez, me rapprochant de plus en plus. Nous sommes aussi grands, nos yeux arrivent aux mêmes niveaux et nous nous dévisageons, lui avec ahurissement et frayeur, moi avec détermination et entêtement. À chaque mot que je proférais, il semblait se…ratatiner…affaiblir...disparaître derrière un écran de fureur et de terreur. Une ou deux fois, il s’est accordé la grâce de jeter un coup d’œil horrifié vers le bâtiment interdit et silencieux. Il tremble, il blêmit, il me foudroie d’un air courroucé. Oh là ! Je n’ai rien fait moi, mis à part de te provoquer !

Mais pourquoi est-ce que ça me soulage de le voir ainsi, de le frustrer, de lui pomper son énergie ? Mes doigts tapotent les sangles de mes valises comme s’ils désiraient tambouriner sur la couverture rigide de mon recueil de poésie. C’est peut-être une façon pour moi de me venger. Me venger de quoi ? Que m’a-t-il fait ce pauvre bougre apeuré ? Me laisser avec une folle hystérique ?

Je secoue la tête … épuisé. Mes songes délirent, assurément. Mes muscles sont contractés, je suis sensible au changement de paysage, voir mon paternel pour la première fois me rend nerveux et irritable. Non…Ce n’est pas mon paternel. C’est le directeur de cette saloperie d’école cachée dans les bois. Calme-toi…

-Tu n’iras dans pas cette section du pensionnat, jeune homme, me réprimande fortement Cortez en pinçant les lèvres. Maintenant, suis-moi. Je vais te montrer ta chambre.

-Je vais être seul, dans ma chambre ?

Cortez s’immobilise et me fixe d’un air absent. Il dépose mes bagages sur le sol et croise les bras.

-Est-ce que ta mère t’a informé sur l’établissement ? m’interroge-t-il, mi-amusé, mi-intrigué.

-Euh…

Je saute d’un pied à l’autre. Que veut-il dire ?

-Eh bien, elle m’a seulement dit que c’était ce dont j’avais de besoin. Un moyen efficace pour se débarrasser de moi, si vous voulez mon avis. Pourquoi cette question.

Cortez sourit.

-Eh bien, tu devras partager ton dortoir avec trois autres garçons.

-Quoiiii ??!!!!!!

-Tu m’as bien entendu, mon garçon.

J’en reste patois. Moi…avec trois autres personnes ??!! Non ! Impossible ! Je vais devenir fou à force de vivre cloîtrer entre quatre murs avec trois…- TROIS – adolescents débiles.

-Et…, je ravale ma salive. Être ton fils ne pourrait pas me procurer quelques avantages…?

-Tu m’as déclaré, un peu plus tôt, ne point t’intéresser à entretenir une relation père-fils. Alors pourquoi reviendrais-tu sur ta décision ?

Il sourit de plus belle.

L’ingrat.

-Suis-moi.


* Topic terminé ?? On en commence un autre, éventuellement ? *
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MessageSujet: Re: Tel père tel fils (pv Lance)   Tel père tel fils (pv Lance) Icon_minitime

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