Nom : Espérance
Prénom : Espérance
Surnoms : « l’Ancêtre », Espérance
Âge : 87 ans
Rôle dans l’école : Homme à tout faire (nettoyage, bibliothèque…)
Quelles sont vos relations avec les élèves ? Amicales et franches. J’inspire l’affection et le respect ; sûrement dû à mon âge.
avec le reste du personnel ? Amicales et franches. Je ne me connais aucun ennemi.
Physique : Je ne suis pas encore sénile, jeune homme. Je vous vois venir. Oui, je suis noir ; oui, je suis vieux ; mais je ne suis pourtant pas un poids. Alors un peu de respect, j’ai au moins deux fois votre âge.
J’ai les traits marqués, preuve d’une vie rude et bien remplie. Sûr que je ne me suis pas ennuyé ! J’ai la peau noire, d’un noir chocolat assez profond. Des yeux aussi noirs que le cœur des démons. Ma seule ressemblance avec ce genre d’horreur. Par flemme, ou par envie, je me laisse toujours un peu pousser ma barde. Une barbe, qui comme mes cheveux mélange agréablement le marron et le blanc-gris. Un problème à signaler ? Mon œil gauche. Atteint de cécité. Alors, il est un peu couvert, mais on s’habitue. Mon éternel bonnet que je ne quitte que rarement. Oui, j’ai un gueule de vieux… mais une bonne gueule de vieux comme on les aime. De ceux qui ont vadrouillé, qu’on des choses à raconter, des choses à chanter… Je mesure 1m87 la dernière fois qu’on m’a obligé d’aller chez le médecin. Et quelque chose comme 80-82 kg. Mes os pèsent lourds parait-il. Qu’est-ce que ça me change à moi ? Je tombe rarement malade, et puis, je ne me suis jamais rien cassé. Alors, les médecins… ils me volent, c’est sûr. Mais j’ai tendance à savoir passer inaperçu. Un peu comme quelqu’un de présent, mais qu’on oublie. Personne fait réellement attention à moi, je ne suis qu’un homme de main, qui balaye, qui nettoie. Et c’est très bien pour apprendre beaucoup sur beaucoup de choses. Alors, l’ancêtre vous saluerait bien, s’il n’avait pas un peu mal au dos… *sourire ironique*
Caractère : C’est bien l’âge qui forme la sagesse. Alors, je suis curieux, et j’aime m’immiscer un peu partout. Et particulièrement quand ça ne me regarde pas. Les jeunes du pensionnat sont souvent innocent, et même s’ils pensent savoir où ils vont, au final, ils resteront complètement perdus. Le seul truc, c’est de faire comme si c’était eux qui avançaient seul quand on les aidait. Oui, j’aime bien aider, conseiller, et puis, chanter aussi. L’histoire, le blues. C’est une musique emplie d’émotion, d’expérience, et d’espérance. Quand elle est lancinant, prenante, profonde. C’est là que ça parle le plus ; et la musique restera universelle. Je suis espiègle et malicieux. Et je ne manque pas de recul et d’ironie. Il faut savoir rire de beaucoup de choses dans la vie, et quand on a vécu autant que je l’ai fait, ça peut nous sauver de la folie, ou même de la mort. Alors, oui. Je suis un homme de main, un homme à tout faire. Passer le balaie, nettoyer les toilettes, faire la poussière dans la bibliothèque… mais c’est bien parce que je peux me glisser partout sans qu’on y fasse attention. Et puis, le travail manuel délie la pensée, et rend plus gentil. Une sorte de travail zen, si vous voulez. Et puis, je suis tranquille comme ça. J’aime ce que je fais, et être au contact de jeunes comme ça… j’aime les aider, leur insinuer un peu d’espoir dans leur vie ; c’est jamais évident à cet âge là, et pour des jeunes comme eux. Surtout ceux en difficulté.
Histoire : “Espérance sera ton nom”. C’est les premiers mots que j’ai du entendre quand je suis né. Un bien lourd fardeau qui m’incombait. Naître en 1920 en Afrique du Sud, ce n’est pas forcément horrible. Et puis, j’ai rapidement suivi mes parents qui espéraient refaire leur vie aux Etats-Unis, ce nouveau paradis. J’ai passé une enfance heureuse ; du moins, comme peut l’être celle d’un pauvre noir presque américain. Je n’ai pas à me plaindre. J’ai grandi entouré de la culture de mon pays : ses traditions, ses croyances, et sa musique. Ah ! la musique… On peut dire qu’elle m’a toujours accompagné. 87 ans d’existence, 87 ans d’espérance, 87 ans à chanter le blues. J’ai appris à gratouiller un peu pour accompagner ma voix profonde et rauque. Et à travers les années, j’ai toujours su jouer avec les grands dans des bars. C’est quelque chose que vous, les Blancs, ne connaissez pas. Ce partage, cette humilité. BB King, Albert King, Johnny Lee Hooker, Jimmy Hendrix… De grands bluesmen. Et puis, j’ai du travailler. C’était un peu de l’esclavage à l’époque, les Noirs étaient mal vu, on ne pouvait le nier. J’ai vu la guerre, je l’ai fait aussi… j’en porte des marques encore plus profondes en mon cœur que sur ma peau. C’était une horreur. Les hommes ne peuvent pas se détruire comme cela… Je n’arrivais pas à comprendre.
Garde l’espérance… C’est bien mon nom qui peut sauver des vies et faire déplacer des montagnes. Bien sûr que ce n’est pas facile tout les jours. Mais nos ancêtres étaient là avant nous, et nos enfants nous succèderont aussi.
Après la guerre, je ne savais pas vraiment où aller. Ni quoi faire. J’avais eu la chance d’en réchapper. Et le malheur d’y perdre des amis. Alors, le retour aux sources s’est imposé rapidement. Et je suis retourné en Afrique. Ce soleil, ces odeurs, cette nature… Tout cela me paraissait tellement étranger, mais tellement moi. J’ai perçu à quel point j’en avais eu besoin. Mais quelle idée… L’Apartheid ! Le Noir n’est pas l’égal du Blanc… C’est triste de voir les hommes lutter entre eux ; se tuer pour des fausses idéologies, des faux problèmes. J’ai connu Mandela. Un homme qui portait l’espoir. Notre rencontre a beaucoup contribué à mon avancée personnelle, sûrement autant, voir plus que celle de la place de l’homme noir dans la société. Je suis retourné en Amérique après la fin de l’Apartheid. Je ne savais pas vraiment quoi faire, si ce n’est chanter ma musique et apporter l’espoir. Les Etats-Unis avaient énormément changé. L’art, le cinéma, les gens… Alors, j’ai voyagé. Traversée de l’Amérique, en faisant route avec des compagnons à différents moment, seul à d’autres. La fortune m’apportait de quoi vivre décemment. De l’est à l’ouest, du nord au sud. Et puis, je suis passé au Canada. Je me faisais un peu vieux pour continuer à voyager comme cela. Et j’ai rencontré un type bien : Nicholas. C’était en 1990. J’avais 70 ans. Il a lancé un internat… 5 ans plus tard. Et il m’a gentiment proposé de travailler pour lui. Alors, j’ai demandé d’être homme à tout faire. Les responsabilités, c’est pas pour moi. Et puis, je me faisais trop vieux pour ce genre de bêtises. J’ai appris des choses sur le lieu, sur son passé. Les esprits y sont très puissants et très torturés. Je l’avais dit à Nicholas la première fois que je suis entré dans l’enceinte de l’internat, mais il est très courageux et persévérant. Son esprit est encore dans ce pensionnat, aujourd’hui encore, je lui parle souvent. Quand il est mort, c’est Cortez qui a repris l’enseigne. Courageux aussi le petit, et toujours aussi bon pour moi.
J’ai pu rester dans cet établissement qui est un peu ma deuxième maison et ma deuxième famille aujourd’hui. Je mourrais ici, et pourrais rejoindre l’esprit de mes ancêtres et celui de Nicholas.
Vous êtes un employé
Que savez-vous de l'histoire de l'établissement ? Je suis là depuis le début. Vous savez, je suis vieux, et je n’ai plus grand-chose à faire de ma vie, ou même de mes dix doigts. Alors, les patrons d’ici ont été sympas avec moi. Et puis, ils se sont rendu compte aussi que j’aidais pas mal de jeunes à s’en sortir. Oui, il y a des déséquilibrés. Oui, il y a des meurtriers. Oui, il y a des psychopathes. Mais ils sont jeunes et perdus, et l’espoir est sûrement la seule chose qui pourrait les sauver.
Et puis, cet établissement est vraiment plein de surprises. Il a une très vieille histoire, beaucoup d’esprit se croisent et hurlent entre ces murs. Je suis entré dans cet internat en 1995, à son lancement. Un brave homme ce M. Nicholas McClain. Maintenant, c’est un pensionnat, et c’est le fils qui a repris le travail de son père : M. Cortez Keenan McClain. Un jeune tout à fait sympathique et rempli de belles valeurs. Et croyez-moi, c’est pas une tâche facile qui lui incombe.
Quel poste occupez-vous exactement ? Je suis un homme à tout faire : balaie, poussière, toilette, … rien ne me répugne. On me loge, et me nourris. C’est déjà beaucoup !
Vous
Votre nom : 'Espérance' m’ira bien.
Votre âge : 20 ans… c’est malheureusement marqué sur ma fiche.
Comment avez-vous connu le forum ? En farfouillant.
Personne sur votre avatar : vieux noir prit au pif. Sûrement pas connu.